François GIRARDON
(Troyes, 1628 – Paris, 1715)
Louis XIV
Marbre, H. 0,96 m – l. 0,72 m – Prof. 0,36 m
Confiscation révolutionnaire au château de Villacerf
INV. 834.7
Girardon, renommé pour sa collaboration avec Charles Le Brun puis Jules-Hardouin Mansart à la décoration du château et du parc de Versailles, est né à Troyes le 17 mars 1628. Fils d’un maître fondeur, il se mit à exercer son talent de bonne heure et fut ainsi remarqué.
Soutenu par le chancelier Seguier, grâce auquel il séjourna à Rome en 1650, il se voit confier des travaux pour les Bâtiments de la Couronne. Il est l’un des premiers à aller à l’Académie et devient professeur en 1659. Esprit classique, nourri d’Antiquité, il élabore nombre de monuments (Apollon servi par les nymphes dans le parc de Versailles, tombeau du cardinal Richelieu à la Sorbonne et de Louvois à l’hospice de Tonnerre) et nombre de portraits sculptés (Racine, Boileau…) dont celui du roi et de Marie-Thérèse exposés au musée des Beaux-Arts.
Ce buste fut réalisé vers 1600 pour le marquis de Villacerf et est le pendant de celui de Marie-Thérèse. Il présente de grandes analogies avec la statue équestre de la place Vendôme : le roi y est figuré en grande perruque dont les boucles nerveuses encadrent un visage déterminé. La cuirasse est ceinte d’une large draperie. Un foulard, noué négligemment autour du cou, accentue le sentiment de liberté et de force qui se dégage de cette effigie du roi, au sommet de sa gloire.
Paul DUBOIS
(Nogent-sur-Seine, 1829 – 1905)
Le chanteur florentin
Plâtre modèle, H. 1,50 m
Dépôt de l’Etat
INV. D. 874.3
Fils d’un notaire de Nogent-sur-Seine, Paul Dubois est né en 1829. Passionné de dessin dès son plus jeune âge, il fait ses études à l’école des Beaux-Arts de Paris. Lors de son voyage d’étude en Italie, il séjourne à Florence où les oeuvres des maîtres de la Renaissance l’attirent particulièrement. Paul Dubois mène de front les carrière officielles de sculpteur et de peintre. Il est conservateur du musée du Luxembourg et directeur de l’école nationale des Beaux-Arts.
A la mort de Dubois, en 1905, sa veuve fait don de son fonds d’atelier, en particulier de nombreux originaux en plâtre, esquisses en cire, carnets de dessins mais aussi peintures, gravures, formant l’ensemble le plus riche sur l’art d’un artiste au sein des collections des musées de Troyes.
Un adolescent, vêtu à la mode florentine du 15e siècle, joue de la mandoline, ses doigts effleurant délicatement les cordes de l’instrument. Il l’accompagne en chantant, dans une posture gracieuse. Réalisée juste après le voyage de Dubois en Italie, cette statue fut présentée au Salon de 1863 où elle reçut la médaille d’honneur de la sculpture. Elle fut immédiatement considérée comme une oeuvre majeure, alliant aux détails réalistes, la délicatesse du modelé, l’élégance des formes et la vérité de l’expression.
Un bronze, réalisé à partir du plâtre original, décore la place Saint-Nizier à Troyes. Un exemplaire en bronze argenté est exposé en permanence au musée d’Orsay, à Paris et un marbre se trouve dans les collections de Copenhague.
Jules FRANCESCHI
(Bar/Aube, 1825 – Paris, 1893)
Hébé
Marbre, H. 0,65 m
Acquis par la Ville de Troyes avec la participation du Fonds Régional pour l’Acquisition des Musées de Champagne-Ardenne, 1989
INV. 89.5
Elève, dès 16 ans, du celèbre sculpteur François Rude, le sculpteur aubois Franceschi en demeura un fidèle disciple. Tout au long de sa carrière, il appliqua scrupuleusement les règles que lui avait inculquées son aîné : observation réaliste et minutieuse de la nature, étude d’après le modèle vivant et l’Antique, exactitude de l’anatomie…
Jules Franceschi a également produit de nombreuses sculptures funéraires et décoratives et fut l’un des portraitistes les plus en vogue de son époque. L’ensemble de ses oeuvres réuni à Troyes illustre toutes les facettes du talent du sculpteur. Cette trentaine d’oeuvres provient pour l’essentiel du fonds d’atelier de l’artiste, donné par sa veuve au musée en 1900. Le musée possède également une réduction en plâtre de Hébé (Inv. 00.8.15).
Hébé, personnification de la jeunesse dans la mythologie gréco-romaine, tend une coupe à l’aigle divin dont elle caresse la tête. La légende rapporte que Jupiter, métamorphosé en aigle, serait allé boire un nectar des mains de Hébé pour s’enivrer avant d’enlever Ganymède, jeune adolescent dont il était amoureux.
Le thème de Hébé est particulièrement apprécié par les sculpteurs du 19e siècle. Il permet d’associer la vulnérabilité et la gracilité d’un corps féminin nu, à la puissance et à la force d’un aigle dont le bec pourrait causer un danger potentiel. Il devint populaire sous le second Empire, notamment par les implications politiques de son interprétation : on y a vu une allégorie de l’Empire, gardien de la France confiante.