Vaisselle de la tombe à char d’Estissac
Constitué d’un chaudron et de deux cistes, ce lot appartient à une sépulture de prestige des environs de 450 avant notre ère – un tertre monumental fouillé en 1991 – pourvue d’un vieux char de guerre à deux roues dissemblables.
Dépôt de l’État en 1994
Comparable à celui de Buchères, le chaudron, originaire d’Istrie-Slovénie, porte la trace de nombreuses réparations et a été enseveli sans ses anses. Au moment de son enfouissement, cet objet avait plus de cent d’âge. Les cistes, fabriquées en Europe centrale, ont conservé leurs anses mobiles torsadées ; leurs panses sont ornées de neuf bandes parallèles en relief et de lignes de petits points. L’une des deux était tapissée d’une étoffe bicolore qui a laissé quelques traces à l’intérieur, et accompagnée de cinq perles d’ambre de la Baltique. Tous ces récipients, longtemps utilisés, contenaient les cendres de plusieurs défunts : trois jeunes adultes et un adolescent. Or, les incinérations sont peu communes en Champagne à cette époque et de telles tombes à char sont généralement réservées à un seul homme, et non à plusieurs, accompagné d’un mobilier de parade rarement aussi usé. Cette tombe témoigne sans doute du grand prestige d’une famille de haut lignage.