Accueil Arts décoratifs

Arts décoratifs

Les carreaux de pavement du Moyen Age et de la Renaissance

Le musée des Beaux-Arts possède l’une des plus importantes collections de carreaux de pavement de France tant par la quantité, avec plus de 1 300 carreaux, que par leur diversité et leur qualité.

Faisant partie du décor architectural du Moyen Age et du début de la Renaissance, ils sont intimement liés à l’architecture gothique puisqu’ils naissent et disparaissent en même temps.

Ornant les édifices religieux et laïcs à partir du XIIe siècle, les carreaux d’argile viennent remplacer les pierres et les marbres qui jusqu’alors étaient prélevés sur les monuments antiques jusqu’à épuisement.

De couleur variable selon son origine, l’argile est une roche qui possède de nombreuses qualités et nécessite de grandes quantités de bois afin d’être cuite par les tuiliers. Notre région possède ces deux matières premières indispensables à sa fabrication, ce qui explique le grand nombre de tuileries qui ont vu le jour tout au long du Moyen Age et de la Renaissance. Elles sont réparties sur les trois zones d’extraction de notre département (voir la carte présente sur la table numérique et dans le Petit Journal).

Tout d’abord monochromes, c’est au milieu du XIIIe siècle que de nouvelles techniques permettent d’obtenir des carreaux bicolores à partir de deux argiles de couleurs différentes. Ce procédé fait l’objet d’explications détaillées dans la partie consacrée à la technique de fabrication. Cette évolution va se poursuivre jusqu’au XVe siècle avant d’entamer son déclin.

Les motifs utilisés sont les témoignages des thématiques et des figures propres à cette époque que l’on trouve également dans les manuscrits, les vitraux et les tapisseries. Certains de ces motifs ont été éphémères alors que d’autres sont repris jusqu’à la Renaissance ce qui rend leur datation plus difficile. Ces dessins vont évoluer; tout d’abord « grossiers », ils vont devenir de plus en plus complexes et recouvrir toute la surface des carreaux donnant lieu à des combinaisons de quatre à seize carreaux. A partir d’un même motif, les artisans pouvaient produire des variantes chromatiques selon le choix de l’argile et la composition de la glaçure à base de plomb qui lui donne son aspect brillant.

Les carreaux d’argile perdureront jusqu’au milieu du XVIIe siècle, avant d’être remplacés par les sols de marbre et les parquets, plus à la mode.