La collection constituée par Pierre et Denise Lévy est à l’image d’un cabinet d’amateur moderne où cohabitent un Portrait de Jeanne Hébuterne par Modigliani et un masque Gouro provenant de Côte d’Ivoire, qui entretiennent une filiation singulière.
Pierre Lévy a constitué sa collection en fréquentant les ventes de grands collectionneurs qui l’on précédé : Félix Fénéon en 1947, Paul Guillaume en 1965 et Roger Bédiat en 1966. Malgré sa grande amitié avec Derain, Pierre Lévy n’a acheté en 1955 qu’une seule œuvre lors de la vente de la collection d’arts primitifs orchestrée par l’épouse de l’artiste. Une seule pièce achetée mais un véritable chef d’œuvre : un guerrier du Bénin en bronze datant du 16e siècle.
L’ensemble de 80 pièces (masques, fétiches, trône, cuillères, poulies de métiers à tisser, pilier de case…) provenant de différentes contrées africaines, témoigne d’un goût proche de celui des premiers collectionneurs vers un certain « classicisme » africain. Des œuvres équilibrées, plaisantes, ni provocatrices, ni trop sophistiquées mais quelques beaux exemples d’art tribal. Outre le guerrier du Bénin, d’autres pièces sont tout aussi remarquables.
On y trouve un masque-casque Mossi venant du Burkina-Faso à l’aspect mi-humain, mi-animal, représentant l’antilope au décor géométrique et polychrome fait de triangles blancs et de traits bleus. L’imposant masque de Guli, de l’ancienne collection Paul Guillaume, nous montre un buffle qui aurait inspiré Picasso pour la tête du cheval dans le ballet Parade, commandé par Diaghilev pour lequel il réalise les costumes et décors.