Une collection unique
Les boîtes médicinales représentent la plus grande originalité de la collection et forment un ensemble unique en France, tant par la quantité que par la qualité des décors. Ces 319 boîtes en bois peint réparties sur six niveaux d’étagères, conservaient séchés les produits de base d’origine végétale, animale et minérale, avant qu’ils ne soient réduits en poudre et transformés en remèdes.
La plupart des boîtes sont parallélépipédiques, les autres cylindriques. Sur les premières, un cartouche annonce le nom de la plante ou du produit contenu, en grande majorité des plantes médicinales ou « simples », dans un encadrement de volutes et de fleurs. Ces illustrations proviennent d’un ouvrage, l’Histoire des Drogues, réputé à l’époque, publié en 1695 par un marchand-droguiste parisien, Pierre Pomet.
Sauge, tilleul et camomille côtoient racine de mandragore, bézoard, sang-dragon, poudre de crâne humain et de pierres précieuses.
D’origine locale (Rose de Provins) ou lointaine (Sang-dragon d’Asie, Opium d’Egypte), les « drogues » de l’Antiquité voisinent avec celles nouvellement découvertes dans le Nouveau Monde (Quinquina ou Ipécacuanha des Amériques). Les inscriptions les plus courantes (Angélique, Bourrache, Poivre) côtoient les plus extraordinaires (Crâne humain, Corne de cerf, Momie, Pierres précieuses), et les remèdes « mythiques » (Thériaque, Bézoard, Mandragore).
Par le biais de ces boîtes médicinales illustrées, c’est un aperçu de l’histoire de la médecine et de la pharmacie qui s’offre à nos yeux.
Parmi les boîtes de forme cylindrique, il a été découvert sous la peinture du 18e siècle, des couches plus anciennes. Cinq de ces boîtes ont retrouvé, lors de leur restauration, leur décor initial datant du 16e siècle, typiquement Renaissance. Ces boîtes avaient été repeintes au goût du 18e siècle pour figurer dans cette pharmacie de l’Hôtel-Dieu-le-Comte.