Accueil Actualités La Modernité à l’aube du 20e siècle 

La Modernité à l’aube du 20e siècle 

Le fonds graphique du musée s’ouvre sur un dessin de jeunesse du peintre romantique Delacroix, « le dernier des renaissants et le premier des modernes » selon Baudelaire, qui copie des manuscrits médiévaux de la Bibliothèque royale. Il se crée alors un répertoire de références historiques qu’il synthétise ensuite dans ses grandes compositions.

La modernité s’incarne avant tout dans le choix des thèmes. Les artistes représentent ainsi leur époque, le visible, et non un idéal antique ou mythologique. La ville moderne apparaît alors comme un réservoir de motifs novateurs. Parmi eux, le cabaret, représenté par Toulouse-Lautrec avec ses nouvelles héroïnes comme Mary Hamilton, la terrasse animée croquée par Pascin et la maison-close, représentée par Constantin Guys ou Pierre Bonnard, deviennent de nouveaux thèmes récurrents.

Face aux mutations nées de l’Âge industriel, certains artistes partent en quête d’une société immuable qui serait menacée, symbolisée par la campagne et les travaux traditionnels, comme pour la retenir. Un homme assis devant des moutons surgit ainsi des contrastes entre ombre et lumière sous le crayon de Georges Seurat.

Pourtant, les dessins de la plupart de ces artistes portent la trace des progrès techniques et des évolutions du siècle. Le tracé rapide du reportage graphique chez Constantin Guys ou encore le développement de la caricature chez Bonnard et Kars doivent beaucoup au formidable essor de la presse et à la naissance de la photographie qui libère de l’emprise du réel. La caricature politique connait également son avènement comme en témoignent les œuvres de Charles Gilbert-Martin.

Les dessinateurs se font ainsi les miroirs de ce monde nouveau que Baudelaire nomma « modernité » : « le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable ».

Accrochage temporaire

Cabinet des arts graphiques du musée d'Art moderne
Jusqu'au 15 juin 2025