REPRÉSENTER LA GRANDE GUERRE
Accrochage temporaire
Du 7 novembre 2024 au 23 février 2025
Cabinet des arts graphiques
Musée d’Art moderne
Collections nationales Pierre et Denise Lévy
La Grande Guerre a eu un impact important sur l’art de l’époque. De nombreux artistes mobilisés ont cherché à représenter l’horreur des combats, le quotidien des soldats mais aussi la nouveauté de cette guerre de tranchées.
Les collections d’arts graphiques du musée d’Art moderne de Troyes conservent ainsi plusieurs œuvres où l’expression artistique s’adapte à la nouveauté du sujet. Lorsque la guerre éclate, Roger de La Fresnaye réalise un ensemble de dessins représentant la vie des soldats comme Le Vaguemestre et participe à la réalisation de décors pour le « Théâtre du Front ». André Mare, affecté au service du camouflage des Armées françaises est grièvement blessé. Pendant sa convalescence, il conçoit son projet Dessins faits aux Armées, en puisant dans ses carnets de croquis à travers le cubisme, style propre à représenter l’aspect déshumanisant et industriel de cette guerre. Formé à l’École des Beaux-Arts de Troyes puis de Paris, le peintre troyen André Romand choisit la rapidité et la légèreté de l’aquarelle pour noter sur le vif ses impressions face à la guerre.
À l’occasion de cet accrochage, venez (re) découvrir le livre d’André Mare, Dessins faits aux Armées (1919).
Inv. MAMT.2006.3.1, don des Amis du musée d’Art moderne de Troyes en 2006
Extraits du livre
De style Art Déco, le dessin de la couverture rend hommage aux soldats morts à la guerre.
Aux Armées Françaises
Le sommaire de l’ouvrage prend la forme d’une plaque mortuaire dédiée aux armées françaises.
Les fesses de Virginy – 1915
Virginy est un petit village situé à l’est de Reims. Ce dessin évoque probablement la 2e bataille de Champagne (1915) au cours de laquelle, les Français tentent de percer le front ennemi et de reprendre une hauteur naturelle qui domine le village de Virginy appelée « la main de Virginy ». Le nom donné à ce dessin est-il un jeu de mots ?
La retraite (Charleroi)
La scène que représente A. Mare se situe vers le 23 août 1914 pendant la bataille de Charleroi (Belgique) : il y montre à la fois le recul des armées face aux Allemands, mais aussi des civils, qui fuient les atrocités de la guerre.
Le départ (9 août 1914)
Mobilisé le 2 août, André Mare rejoint le 3e régiment d’artillerie le 9 août. Les bouquets de fleurs qui décorent la scène semblent évoquer de l’enthousiasme des populations et des soldats. Les travaux des historiens remettent en cause cette image véhiculée par la propagande et reprise pendant l’entre-deux-guerres. En fait, le patriotisme et la résignation sont plus fort que l’enthousiasme.
Messe en Champagne – 1915
Ce dessin évoque la célébration d’une messe le dimanche matin, en arrière de la ligne des combats sur le front de Champagne.
Le billard (Lassigny – 1917)
D’octobre 1914 à mars 1917, le front se stabilisa sur une ligne passant par le village de Lassigny situé dans l’Oise (Picardie). Blessé en 1917 et opéré sur place, André Mare évoque la médecine de guerre. Il représente un blessé recevant les soins d’un médecin, assisté d’une infirmière et d’un brancardier. Pendant la guerre, les poilus adoptent le mot « billard » pour désigner la table d’opération car faute de tables d’opération, on a utilisé les billards pour y déposer les blessés et parfois pour opérer.
Les femmes – 1915
André Mare représente dans ce dessin une vision de l’arrière. Dans un cimetière, des femmes, veuves et mères, pleurent leurs maris et fils tués.
Le Christ dans l’entonnoir (Herbecourt – juillet 1916)
Ce dessin représente le village d’Herbecourt, dans la Somme, en juillet 1916. La bataille de la Somme a été, pendant plusieurs mois, une guerre d’usure et de matériel (les tanks sont utilisés pour la première fois). Les arbres décharnés, les multiples cratères formés par l’explosion des obus montrent la violence des bombardements, qui n’épargnent rien ni personne.
À l’Armée britannique
7 – 8 et 9 novembre
Le programme
