« Dès 1913, Etienne Valton avait utilisé sur quelques « culottes pour enfants », cette appellation « Petit Bateau », empruntée à la célèbre comptine que son épouse Germaine chantonnait à leurs bambins. »
Une entreprise troyenne
En 1892-1893, Pierre Valton (1835-1919) et ses trois fils, André, Xavier et Etienne, créent une nouvelle entreprise de bonneterie à Troyes qui porte le nom de leur famille.
Sous le vocable de Saint-Joseph, une vaste usine est construite rue des Marots (actuellement rue du lieutenant-Pierre-Murard) et dotée des machines les plus modernes, tant de fabrication troyenne, qu’anglaise, allemande ou suisse. Cette manufacture qui emploie à l’origine environ 120 personnes, ne fabrique que des articles de bonneterie. Pour les diffuser, elle dispose de plusieurs représentants, tant à Paris même qu’en France. Il s’agit de sous-vêtements pour homme, femme et enfant, en particulier le pantalon « cavalier » pour homme, connus sous différentes marques : « V.Q.F » (initiales de la société), « La Comète », « Le Derby »…
Enfin à partir de 1913, « Petit Bateau » marque déposée uniquement en 1920, est inventée par Etienne Valton, père de deux enfants, d’après la célèbre comptine née à la fin du 19e siècle. Elle fera la fortune de l’entreprise qui compte à la veille de la crise des Années Trente plus de 1 400 salariés. Elle saura passer les années difficiles de cette crise en inventant une marque spécifique, « Petit Loup », pour la diffusion d’articles de second choix plus abordables. Après la Seconde Guerre mondiale, la production repart de plus belle et connaît un nouvel apogée avant la grande crise pétrolière des années 1970. Les Valton forme une véritable dynastie familiale dont plusieurs générations se partagent successivement la direction de la société jusqu’à son rachat par le groupe Yves Rocher en 1988. La société, toujours largement basée à Troyes, saura alors user de sa réputation pour investir dans le prêt-à-porter adulte, invitant des créateurs, multipliant les lieux de distribution, appartenant d’évidence à l’imaginaire collectif du vêtement contemporain.
Cette présentation s’inscrit parfaitement dans le parcours permanent du musée comme une fenêtre sur l’histoire et l’actualité de l’industrie textile encore présente dans l’Aube et dans le monde