La collection de sculptures du Moyen Age jusqu’au début du 17e siècle est composée essentiellement de fragments de décoration architecturale (chapiteaux, gargouilles, pinacles…) prélevés sur les monuments troyens, au cours de restaurations (cathédrale Saint-Pierre Saint-Paul, basilique Saint-Urbain, église Sainte-Madeleine) ou provenant d’édifices aujourd’hui disparus (collégiale Saint-Etienne, église Saint-Denis). Ces œuvres, datant essentiellement de l’époque médiévale, témoignent de la maîtrise des sculpteurs de cette époque.
La sculpture médiévale, monumentale, est constituée de fragments de tympans, chapiteaux, colonnes, consoles, gargouilles, pierres tombales, issus d’édifices de la région déposés pour certains lors de restaurations au 19e siècle. C’est le cas du bel ensemble sur la cathédrale Saint-Pierre Saint-Paul avec des pièces remarquables du 13e siècle (clef de voûte du Couronnement de la Vierge, corbeaux du Chevalier endormi et de l’Homme à la béquille, gargouille de l’Homme à la cruche).
La basilique Saint-Urbain et l’église Sainte-Madeleine ont également livré des pièces de premier intérêt ainsi que les édifices aujourd’hui disparus comme la collégiale Saint-Etienne et l’église Saint-Denis (belle série de chapiteaux d’époque romane) ou, dans l’Aube, la Commanderie de l’Hôpitau à Géraudot (tympan du Couronnement de la Vierge).
La maîtrise des sculpteurs du Moyen Age atteint ses sommets dans l’ensemble issu du couvent troyen des Cordeliers qui clôt le parcours du Moyen Age dont le chapiteau du Jeune Homme à l’acanthe est une pièce tout à fait unique par sa signature et la délicatesse de ses détails.
Des statues en bois et en pierre jalonnent le parcours : Vierges à l’Enfant, Sainte Trinité, Christ en croix, saintes… mais aussi quelques objets d’art dont un rare vitrail du 12e siècle et deux croix en orfèvrerie du 16e siècle.
Le parcours s’achève sur des œuvres de la Renaissance troyenne (cheminée monumentale de l’Hôtel de Chapelaines à Troyes, statues des prophètes David et Isaïe de François Gentil, déposées en 2009 de la façade sud de l’église Saint-Nicolas) et du début du 17e siècle (monuments funéraires en marbre des Choiseul-Praslin figurant parmi les premières confiscations révolutionnaires).
Le 17e siècle est dominé, pour la période de Louis XIII, par les statues funéraires en marbre de la famille Choiseul-Praslin – malheureusement mutilées à la Révolution -, et pour la période Louis XIV, par les oeuvres du troyen Girardon (bustes de Louis XIV et de Marie-Thérèse, deux bas-reliefs).
La sculpture des 19e et 20e siècles représente la moitié de la collection avec plus de 700 œuvres. La collection repose sur les modèles originaux en plâtre donnés par des sculpteurs, pour la plupart originaires du département de l’Aube. Par le nombre et la qualité, elle se situe au troisième rang de la sculpture française du 19e siècle et se distingue par des fonds d’ateliers exceptionnels.
Le premier en importance est celui de Paul Dubois, qui regroupe non seulement des œuvres abouties, mais aussi des études nombreuses de formes variées et de techniques diverses (série originale de 99 cires – album de dessins préparatoires). Des objets personnels, sellettes, cadres avec photographies et gravures, sources d’inspiration et références artistiques du sculpteur, complètent cet ensemble qui se juxtapose à un deuxième ensemble d’œuvres peintes. Viennent ensuite ceux de Pierre-Charles Simart, d’Alfred Boucher et de Jules Franceschi.
La collection est représentative de tous les styles et de tous les genres abordés au 19e siècle : art néo-classique avec Simart, renouveau religieux avec Valtat et les sculpteurs de la Sainterie de Vendeuvre, néo-gothique avec Dubois, réalisme (Paul Bacquet, Monginot, Alfred Boucher) et romantisme (Legrand).
Dans l’attente de l’aménagement d’un espace dédié aux collections du 19e siècle, celles-ci ne sont exposées qu’en partie au sein du musée. Elles sont également présentées au public lors d’expositions temporaires, y compris au sein d’autres établissements, et peuvent être visibles sur rendez-vous dans le cadre d’une recherche scientifique.