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Apothicairerie de l’Hôtel-Dieu-le-Comte

Au milieu du 12e siècle, Henri Ier dit le Libéral, 9e comte de Champagne (1127-1181, comte à partir 1152), fonde sur un terrain jouxtant son palais, un nouvel hôpital nommé Hôtel-Dieu Saint-Etienne qui deviendra plus tard Hôtel-Dieu-le-Comte. A cette époque, à Troyes, plusieurs Hôtel-Dieu existent déjà, multiplication due en partie à la grande prospérité de la ville grâce aux Foires de Champagne.

La reconstruction au début du 18e siècle
A la fin du 17e siècle, les bâtiments de bois de l’Hôtel-Dieu-le-Comte menacent ruine. Entre 1701 et 1725, sa reconstruction complète est entreprise, sous l’impulsion de l’ancien évêque Bouthillier de Chavigny. C’est l’ensemble que nous pouvons admirer aujourd’hui.
La première pierre est posée en 1702 et les travaux s’échelonnant en plusieurs étapes, débutent par la construction du pavillon abritant l’apothicairerie, de 1702 à 1725 et se poursuivent entre périodes fastes et périodes creuses. En 1760, est posée la magnifique clôture de 13 mètres de haut et de 35 mètres de long qui ferme la cour d’honneur, face à la rue de la Cité, oeuvre du maître-serrurier parisien Pierre Delphin. La réalisation de l’ensemble s’achève en 1764.
Le nouvel hôpital, considéré en 1781 comme « l’un des plus beaux que l’on puisse voir en France si l’on a égard qu’à l’architecture et à la décoration de l’édifice », ne fait toutefois pas l’unanimité. Le coût des travaux a été énorme et dès la fin du 18e siècle, les bâtiments se révèlent insuffisants.

Les hommes… religieux, médecins, malades 
A l’origine, au 12e siècle, l’Hôtel-Dieu sert d’asile aux pauvres de passage, aux malades, aux femmes en couche. Au 16e siècle s’ajoutent les enfant trouvés et les incurables, puis au 18e siècle, les soldats malades ou blessés, les prisonniers de guerre et les nouveau-nés abandonnés. L’Hôtel-Dieu est administré dès sa création par des religieux et des religieuses de l’ordre de Saint-Augustin, comme la plupart des hôpitaux de la ville. A partir du 16e siècle, l’administration des hôpitaux de Troyes se laïcise progressivement. L’Hôtel-Dieu-le-Comte est alors géré par des notables bourgeois. Au 18e siècle, les religieux ne sont plus que des infirmiers. Les médecins n’apparaissent qu’au 16e siècle, après les barbiers-chirurgiens. Une école de chirurgie s’ouvre à Troyes en 1765. Toutefois, ce n’est qu’en 1875 qu’un service chirurgical est établi à l’Hôtel-Dieu.

Cette apothicairerie d’hôpital a servi de pharmacie jusqu’en 1962. Ouverte au public depuis 1976, elle se compose de la « grande salle », pièce où les produits et plantes destinés à l’élaboration des remèdes étaient conservés et du « laboratoire », pièce attenante où les médicaments étaient préparés.